Une carte postale (retrouvée) d'Oradour-sur-Glane.
Aujourd'hui je me suis réveillé vers 7 heures et pendant une heure, j'ai tenté de me rendormir mais en vain. À 8 heures je me lève, je prends ma douche et je vais au village pour acheter des croissants avec l'idée d'aller les manger avec mamie, René et Éliane avant de me rendre à Oradour-sur-Glane.
Il est presque 9 heures lorsque je constate que M. Vielmon, le voisin, est de retour. Je ne l'avais pas encore vu depuis mon arrivée. Je décide donc de m'arrêter 2 minutes pour lui dire bonjour afin qu'il ne dise pas encore une fois que je suis sauvage parce que je ne suis pas allé le voir ! Sa femme, que je ne connais pas (j'ai toujours pensé qu'il était célibataire!), me dit que je tombe pile car son mari a besoin d'un coup de main pour monter le bahut de la cave, au rez-de-chaussée et descendre celui du rez-de-chaussée à la cave. Comme ils ne s'attendaient pas à les déménager immédiatement, les 2 bahuts sont encore pleins. Il faut donc les vider pour ensuite les transporter dans un escalier assez étroit et difficile d'accès. Même vide, ils ne sont pas légers! Une fois l'opération terminée, je suis bon pour aller reprendre douche et changer de vêtements.
Finalement, c'est vers 11h 30 que je pars chez ma grand-mère. Un peu trop tard pour les croissants et en plus comme j'espérais être à Oradour-sur-Glane en début d'après-midi, on peut dire que c'est raté! J'avais estimé que ça me prendrait environ 2 heures pour m'y rendre, mais j'avais négligé un élément majeur, les camions!
Il est 16 heures lorsque j'arrive à Oradour. Mais qu'est-ce qu'il y a à voir là-bas me demanderas-tu ? D'accord, je prends 2 minutes pour te l'expliquer.
En 1944, Oradour-sur-Glane est un charmant petit village sans histoires comme tant d'autres. Puis vers 14 heures le 10 juin 1944, une voiture arrive et attire immédiatement l'attention. Il faut dire qu'à cette époque, les voitures sont plutôt rares. "Tiens, un Allemand !" Ce n'était que le premier. D'autres suivirent. Une voiture blindée, une deuxième... puis troisième... cinq... six; un camion... trois camions... dix camions... qui stationnèrent en différents points du village.
La population regarda, remarqua la tenue de guerre des soldats. Qu'allait-il arriver ? Personne n'était inquiet, il ne s'était jamais rien passé à Oradour; point de maquis, aucune histoire entre les habitants et l'occupant, qu'on ne voyait pratiquement jamais. Très peu de personnes songèrent à s'enfuir quand tout-à-coup, le tambour de ville résonne : Rassemblement général au Champ de Foire. Hommes, femmes, enfants, vieillards, aucune exception. Ainsi, tous les villageois sont rassemblés au centre du village. Un bruit court : c'est pour vérifier les cartes d'identité.
À un moment, un tri de la foule; d'un côté les femmes et les enfants se voient dirigé vers l'église, de l'autre les hommes sont séparés en plusieurs groupes et envoyés vers des granges et des garages. Le temps file et rien ne se passe.
Vers 16 heures une explosion dans le bourg. Aussitôt, dans les divers lieux commence un massacre. Les S.S. tirent à hauteur des jambes sur les hommes qui tombent et s'entassent les uns sur les autres. Les bourreaux tirent toujours jusqu'à ce que plus rien ne bouge. Ils montent sur les corps et abattent ceux qui remuent encore. Puis, en discutant, ils recouvrent les cadavres de paille, de foin, de bois. Les quelques survivants se plaignent, râlent, gémissent. Les S.S. reviennent et allume le feu. C'est l'horreur. Les mourants, les blessés vont brûler vifs...
De l'église où les femmes sont toujours enfermées, elles entendent le claquement des mitrailleuses. "Ils tuent nos hommes!" Après de longues heures d'angoisse, voilà que la porte de l'église s'ouvre. Deux allemands entrent et dépose une caisse volumineuse d'où dépassent des cordons. Ils mettent le feu aux cordons puis sortent en refermant la porte derrière eux. Aussitôt une forte explosion se produit; une fumée âcre, suffocante se dégage. Elles essaient de sortir par la porte de la sacristie qui a cédé. Mais les tortionnaires y avaient pensé. Ils se sont embusqués à l'extérieur et, par les fenêtres, tirent de toutes leurs armes. Un vrai carnage. Encore une fois, les S.S. recouvrent les corps de tout ce qui pourra brûler et mettent le feu.
Il n'y a eu que très peu de survivants. Depuis ce jour-là, Oradour-sur-Glane n'est plus qu'un souvenir. Aujourd'hui, il ne reste que les ruines de ce village que l'État a classé Monument historique.
Voilà! Pas très gai comme histoire! C'est ça que je suis allé voir à Oradour-sur-Glane: L'ENFER!
Pour en connaître un peu plus, voici un site qui raconte le drame qui s'est produit ce jour-là: http://perso.club-internet.fr/tex69/Oradour/oradour.htm
Oradour-sur-Glane c'est ici.
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