vendredi 21 août 2009

Vendredi 21 - Avignon

Une carte postale d'Avignon.



Je ne sais pas pourquoi mais depuis quelques jours que je vivote en périphérie d’Avignon, je suis un peu craintif à l’idée de me rendre en ville. Le même genre de crainte que j’avais lorsque j’allais visiter de grandes villes comme Budapest, Porto, Madrid, Berlin, Londres, Rome, etc. Pourtant ici, je ne devrais pas avoir peur de quoi que ce soit, c’est une petite ville et en plus on est en France, ils doivent bien parler le français! Malgré tout je n’arrive pas à me décider à me rendre directement dans le centre-ville à la recherche de l’Office de tourisme. Tout d’abord je dois régler un petit détail, il faut que je mange. Je m’arrête donc en chemin dans un centre d’achat où il y a une cafétéria.

Après avoir bien mangé pour pas trop cher, je vais explorer le centre d’achat qui est assez beau. Il y a même certaines boutiques qui ont de la gueule. Puis je me rends jusqu’au Auchan pour y acheter quelques bouteilles d’eau. Je traînasse, je traînasse car inconsciemment j’ai cette foutue crainte d’aller en ville. Pourtant à chaque fois je m’en suis pas mal tiré alors pourquoi serait-ce différent aujourd’hui? Probablement que demain je connaîtrai Avignon comme le fond de ma poche et que je me trouverai encore une fois ridicule d’avoir été aussi craintif!

Je reprends donc la route en direction du centre-ville. Je roule sur un genre de boulevard Taschereau mais où la vitesse est limitée à… 90km/h! Et crois-moi mais ils roulent tous à plus de 90km/h alors que moi je suis le seul qui respecte la limite. J’ai pas envie de me faire prendre par un de leurs &$/?# de radars photos et en plus je ne sais pas trop où je m’en vais! 10 minutes plus tard j’arrive à une intersection dont je me souviens être passé il y a deux jours. Je vois les remparts de la ville et je décide d’aller me stationner et de continuer à vélo. Il y a un stationnement au pied des remparts mais je ne vois aucun panneau m’indiquant que je n’ai pas le droit d’être là. Je prends une chance, je fais descendre Junior, je ferme la porte, je barre la porte, je « checke » la porte, je range les clés et je décrisse! (C'est la ritournelle que je me répète à chaque fois que je ferme la porte de la voiture, ainsi je ne m'interrogerai pas plus tard à savoir si j'ai bien verrouillé les portières.) Je prends une photo des rues où je suis stationné (au coin du boulevard Saint-Michel et de l’avenue de la Trillade, près de la Porte Magnanen) car avec ma mémoire défaillante je n’ai pas envie d’oublier où est Cybelle.

Je vois un panneau d’information avec un plan de la ville. Je vois que je ne suis pas loin du Cours Jean Jaures où est situé l’Office de tourisme. Je roule à vélo en longeant les remparts et je franchis la Porte de la République qui me permet d’accéder à la vieille ville. L’Office ne devrait pas être loin. Effectivement, j’y suis en quelques coups de pédale! Après avoir obtenu un plan de la ville et eu la confirmation que l’endroit où j’ai stationné est gratuit (YÉ!), je commence ma visite de la ville. Finalement je commence à réaliser que ma foutue crainte n’était pas fondée, encore une fois! Si je me fie au plan, la ville semble être assez facile à maîtriser, surtout à vélo car je n’ai pas à me soucier des sens interdits qui sont autorisés pour les vélos. Génial! Je constate d’ailleurs qu’ici aussi il y a des vélos de location comme à Toulouse.

Je roule sur le Cours Jean Jaures, l’artère principale de la ville, passe devant la FNAC et j’arrive tout droit sur la place centrale entourée de terrasses de restaurants à l’ombre des platanes. C’est vraiment beau! Je serpente sur la place, prends des photos de l’hôtel de ville, du théâtre, du manège, de la tour de l’horloge, du restaurant Lou Mistrau que je trouve typiquement « français » avec son auvent rouge et sa terrasse sous les platanes. Je sais pas pourquoi mais je sens que j’irai certainement prendre un repas à ce restaurant pendant mon séjour ici! Puis j’arrive sur la place face au Palais des Papes, elle aussi bondée. Face au Palais des Papes, là aussi il y a un restaurant dont la façade vieillotte me séduit. Décidément, cette ville commence à me plaire sérieusement! J’attache Junior à un poteau, juste en face du beau resto et je traverse la place pour me rendre à l’entrée du Palais. Un Garde Suisse est planté debout en plein soleil devant l’entrée principale. Il est facile à reconnaître avec son habit de clown. Comment prendre au sérieux ce genre de « militaire » tout droit sorti d’une bande-dessinée pour enfant? Au moment où j’arrive près de lui, il est en train de poser pour une touriste alors j’en profite pour le photographier aussi. Après je lui demande s’il n’a pas chaud ainsi vêtu avec la chaleur qu’il fait. Il me dit qu’il ne reste pas toujours au soleil, qu’il est très souvent à l’ombre de la porte cochère. Je lui souhaite bon courage et j’entre dans le Palais.


Je m’informe pour les visites et après coup je décide de reporter à demain ma visite du Palais, pour l’instant je vais aller me promener dans les jardins du Palais. Malheureusement pour Junior, il doit rester à son poteau car il n’est pas le bienvenu dans le jardin. Dans un sens, c’est mieux ainsi car la route qui y mène est assez pentue. En montant on a un joli point de vue sur la place et je trouve que « mon » resto est encore plus joli vu d’ici! Je passe aussi en bas de la Cathédrale Notre-Dame-des-Doms et de son Christ qui me regarde du haut de sa croix.

Une fois dans le parc, j’arrive au pied du Rocher des Doms, d’où je vois plein de gens qui montent. Bon, moi qui croyait avoir fini de monter, il me reste encore ce rocher à escalader! Je ne le regrette pas car le point de vue sur le Rhône et la région est exceptionnel. Devine sur quoi je « flashe » sur l’autre rive du Rhône? Un autre joli resto typiquement français! Après avoir pris quelques photos panoramiques, je redescends du rocher par un autre escalier. Au pied de celui-ci se trouve un grand bassin avec des dizaines de poissons rouges dont certains sont énormes.

Je poursuis ma balade jusqu’au petit lac orné d’une fontaine en son centre. Je m’arrête à la terrasse et comme il fait toujours aussi chaud, je ne résiste pas longtemps à la tentation de prendre une bonne crème glacée. Je te jure qu’au départ je voulais juste prendre une petite glace pour me rafraîchir mais à la lecture du menu et en voyant les photos des glaces proposées, je n’ai pu résister à la glace « Délice menthe » qui ressemble étrangement à la coupe glacée que j’avais mangé lorsque j’avais 4 ou 5 ans sur la Terrasse Dufferin, face au Château Frontenac à Québec. Je n’ai jamais oublié ce mélange de couleurs qui se mariait parfaitement au décor du château et son toit vert et je n’en avais plus jamais mangé depuis ce temps-là. Aurais-tu résisté toi? J’en doute! Et tu sais quoi? Elle est aussi bonne que dans mon souvenir!

Après cette délicieuse pause fraîcheur, je continue mon exploration du parc en me rendant jusqu’à son point le plus éloigné. De là j’ai une vue sur un château qui se trouve dans les hauteurs de la rive d’en face. Pour l’instant je n’en sais pas plus mais je l’apprendrai certainement au cours de mon séjour. Un peu plus loin je vois une tour, probablement un restant de ce qui semble déjà avoir été un autre château et plus bas je vois… Eh oui, le Pont d’Avignon, tralalère! Il y a quelques personnes sur le pont mais aucune d’entre elles ne semble danser. Étrange, non?

J’entreprends ma descente du parc en empruntant un chemin qui me conduit je ne sais trop où mais plus j’avance et plus je me rapproche du pont! À ma gauche je vois un grand jardin plein de vignes. À un moment je me rends compte que le chemin où je suis mène aux remparts de la ville et que ceux-ci vont à proximité du pont. Je m’éloigne de plus en plus de Junior! Lorsque j’arrive au pied d’une tourelle, une mauvaise surprise m’y attend. La porte est verrouillée et je n’ai d’autre choix que de rebrousser chemin et remonter les 10501 marches que je viens de descendre. %$/#! Ils n’auraient pas pu l’indiquer au début du chemin, ciboire!

De retour au parc, je reviens jusqu’à l’endroit où j’y suis entré et je retourne vers Junior. Tout au long de ma descente, j’ai une vue imprenable sur la cathédrale et sa vierge dorée qui la surplombe. Tant qu’à être là, je vais aller faire un tour sur l’esplanade. Au pied de la croix, je m’amuse à prendre des gros plans de Jésus, des anges qui l’entourent et de la vierge dorée. Je suis sûr que Monique appréciera ces photos. J’ai aussi un beau point de vue sur la Tour de l’horloge de l’hôtel de ville ainsi que sur la place et le joli resto aux volets verts. Je zoome au maximum et je vois mon fidèle compagnon qui m’attend sagement à son poteau. Patience Junior, j’arrive!

Cette « petite » balade m’a épuisé. Après une longue pause repas où j’en profite pour relaxer mes jambes meurtries, j’enfourche Junior et je vais me promener dans les rues pour apprécier les jeux d’éclairage des édifices de la ville. Vers 23h00, le rythme de la ville ayant passablement ralenti, je vais rejoindre ma belle Cybelle aux pieds des remparts. Lorsque j’arrive sur le stationnement, il y a beaucoup moins de véhicules que cet après-midi par contre il y a un nombre considérable de fourgonnettes blanches dont plusieurs ont leur veilleuse d’allumée dans l’habitacle mais celui-ci est désert. J’approche de ma voiture qui est justement entre deux de ces fourgonnettes. J’ouvre la porte latérale pour y faire entrer Junior et c’est à ce moment-là que la portière de la fourgonnette voisine s’ouvre sur une immense femme noire très légèrement vêtue à un tel point que ses gigantesques mamelles débordent largement du peu de tissu qui les recouvre. Elle me regarde faire et voyant que je ne suis pas là pour ses beaux yeux, elle referme sa porte. Je me grouille de faire entrer Junior et je quitte rapidement le stationnement. En partant, je constate le genre de faune urbaine qui occupe le stationnement à cette heure. Heureusement que je n’avais pas l’intention de dormir à cet endroit! Je serai beaucoup plus tranquille sur mon aire de repos habituelle.

Avignon c'est ici.

 

 

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