mercredi 20 août 2025

Mercredi 20 - Monpazier

Une carte postale de Monpazier. 


Ouais ben je ne sais pas si c'est le stress ou si c'est l'état de santé de Majoly mais malgré que je sois crevé, je n'arrive toujours pas à m'endormir. Pas besoin de ventilateur cette nuit, les aiguilles des minutes françaises qui tournent à une vitesse folle suffisent. 

Je ne sais pas à quelle heure le sommeil a réussi à me rattraper mais c'est Daniel qui me réveille ce matin en frappant aux volets de ma chambre. Je n'ai aucune idée de l'heure qu'il peut être, je suis encore dans le brouillard, mes yeux sont presque collés, mes paupières luttent tant qu'elles peuvent pour que j'y vois un peu plus clair. Une fois à l'extérieur, je suis encore dans le brouillard mais ce n'est pas que moi, c'est tout le paysage. Daniel m'accueille et il a déjà tout remis le matériel médical en place et me dit qu'il ne reste plus qu'à essayer de sortir Majoly de son coma, qui je l'espère, n'est que temporaire! 

Je fais un signe de croix avant de monter à bord, fais une tendre caresse au volant pour rassurer Majoly que tout va bien aller et je tourne mon doigt (puisqu'il n'y a plus de clé à tourner) près du bouton qui fera (j'espère!) ronronner ma belle Majoly... mais elle reste silencieuse. Seul un long clic-clic-clic-clic-clic-clic se fait entendre et malgré une batterie chargée à bloc, rien à faire, elle reste inanimée! Daniel me regarde et me dit que malheureusement, il ne sait plus quoi faire, je devrai faire appel à une dépanneuse (ambulance) pour tenter de réanimer ma fidèle compagne de voyage! Merci Daniel d'avoir tout tenté, je vais suivre ton conseil mais avant, je vais me recoucher car mes paupières sont en train de perdre leur combat contre la gravité. Peut-être qu'en me réveillant, ce cauchemar s'évaporera!

Malheureusement le stress de voir ces vacances fortement compromises m'empêche même de retourner au pays des rêves. Je me tourne d'un côté et de l'autre pendant un long moment mais visiblement, je ne suis pas dans un cauchemar mais dans la réalité et mon ventre crie famine et veut sa chocolatine. Sauf que de chocolatine, je n'en ai pas, il faut que je me rende à Monpazier pour en acheter une, en espérant qu'aujourd'hui il en restera! 

Une fois ma chocolatine (et mon croissant, CHUT, il ne faut pas le dire à mon diabète!) achetés, je continue mon chemin jusqu'à la médiathèque voir si je ne trouverais pas un ou deux livres à adopter. J'en ressors bredouille mais tout n'est pas perdu, il me reste la vieille cabine téléphonique au bout du village qui, dans sa deuxième vie, s'est convertie en boîte à livres. Hélas, elle aussi a déjà été dévalisée par les touristes plus tôt cet été. 

En repassant devant la boulangerie, je constate que ma chocolatine (et mon croissant, CHUT) ne sont plus dans le sachet que m'avait remis Isabelle tantôt. J'entre de nouveau dans la boulangerie et j'explique mon problème mais je dois me résoudre à l'idée qu'elle s'est (qu'ils se sont) évaporés dans la nature. Je n'ai d'autre choix d'en acheter à nouveau! 

Je retourne vers la maison quand je pense que j'ai complètement oublié d'acheter quelque chose à manger à l'épicerie pour le souper... et une baguette à la boulangerie! 

Je retourne donc sur mes pas en commençant par l'épicerie et ensuite à la boulangerie pour la troisième fois sous le regard médusé d'Isabelle et sa jeune stagiaire. 

Lorsque enfin je suis de retour à la maison, je me suis endormi devant la télé en regardant "Les 12 coups de midi". C'est papa qui me réveille en faisant sonner ma tablette via Messenger. Je l'informe de la situation pendant que l'orage se lève sur Monpazier. Une fois à nouveau seul, je contacte l'assistance routière pour les informer que j'ai besoin d'un remorquage. 

J'appelle au numéro pour l'assistance et après une longue série de questions où je dois traverser un long questionnaire où je dois taper le numéro à la réponse qui correspond à ma situation, ils m'envoient un SMS. Comme ils me demandent si j'ai reçu le SMS, je tape le #2 pour NON (le #1 c'est pour OUI mais tu l'avais probablement deviné!), ils en renvoient un autre et un autre jusqu'à ce qu'ils comprennent qu'il y a un problème pour m'envoyer un SMS et enfin je parle avec quelqu'un... avec qui on ne se comprend pas trop car on ne parle pas le même "français". Enfin bref, on a fini par se comprendre (j'espère!🤞) et je raccroche. 

Quelques secondes plus tard, j'entends un grand coup de frein devant la maison. Je sors pour voir ce qu'il s'est passé et je constate qu'il y a une voiture qui a terminé sa course à quelques centimètres du mur autour de la maison. Une jeune femme début vingtaine, avec son compagnon, est en état de choc après avoir fait une sortie de route à la fin du virage, sur la chaussée rendue aussi glissante qu'une patinoire après l'orage. Je tente de la rassurer en lui disant qu'elle a eu beaucoup plus de peur que de mal car heureusement, aucune voiture n'arrivait en sens inverse et que sa voiture n'a pas percuté le mur, comme c'était arrivé il y a quelques années, sinon elle aurait été très mal en point. L'important c'est qu'eux soient indemnes, la voiture ce n'est que de la ferraille! Mais elle me répond qu'elle en a absolument besoin de sa voiture pour travailler. Je lui dis que si elle avait été blessée, elle n'aurait pas pu travailler mais qu'elle a eu quand même beaucoup de chance dans sa malchance car à part une bonne frousse, eux et la voiture s'en tirent sans égratignure et c'est ça qui est essentiel. 

Quand Sébastien arrive au volant de sa dépanneuse, je l'informe qu'il s'en est fallu de peu pour qu'il est 2 dépannages à faire plutôt qu'un. Je lui dis également le problème que j'ai eu avec le service d'assistance qui me demandait à quel garage je voulais faire remorquer la voiture. J'avais beau lui dire que c'était au "Garage des bastides", le garage de Sébastien qui allait effectuer le remorquage, mais la femme au bout du fil persiste et signe qu'il n'y a pas de "Garage des bastides" dans la région! J'ai réussi à trouver l'adresse du garage sur internet et à lui donner pour qu'elle me confirme que la voiture serait remorquer au "Garage Geneste", qui est le nom de famille de Sébastien! 

Finalement, après avoir réussi à sortir Majoly de son profond coma, il me dit de ne pas couper le contact et de me rendre jusqu'à son garage afin de remplacer la batterie! Heureusement que j'avais fait monter Junior dans Majoly, car il n'a pas la bonne batterie en stock, il devrait la recevoir demain. Majoly, qui avait eu un coup de cœur pour Sébastien il y a 3 ans, doit être un peu déçue car c'est une jolie jeune femme se prénommant Clarisse qui s'occupe d'elle. Moi, c'est à dos de Junior que je reviens vers Monpazier boire mon café sur la place (tu vois Junior?) et qu'ensuite je rentre à la maison après une journée chargée en émotions! 

Tu vois un peu comme les minutes françaises passent vite, j'ai commencé à écrire ma carte postale ce matin et je la termine ce soir alors que le ciel gronde à nouveau autour de Monpazier. À demain, en espérant que toute cette mésaventure soit chose du passé!

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