Une carte postale de Durban-Corbières.
Aujourd'hui après mon café et ma dose d'Internet aux 2 arches dorées de Sigean et un passage rapide chez Intermarché pour acheter le sandwich qui sera mon dîner, je vais faire un tour en voiture dans l'arrière-pays de Sigean. Je passe d'abord par Portel-des-Corbières sans m'y arrêter car trop près de Sigean. Ma boisson déposée devant la sortie de l'air climatisée n'a pas vraiment eu le temps de se refroidir. Je poursuis donc mon chemin qui me conduit jusqu'à Durban-Corbières où les platanes entre la route et la Berre m'invitent à y faire une pause pour y manger mon sandwich sur le mur qui me sépare de la rivière, à l'ombre des platanes. D'un côté j'ai une vue sur les maisons qui bordent la route et en levant les yeux, sur les ruines du château de Durban qui semble quand même assez bien conservé. De l'autre côté, une vue sur la Berre qui est presque à sec par endroit, et je ne suis pas très loin d'une passerelle pour les piétons qui veulent rejoindre la partie du village située sur l'autre rive d'où provient le son des cloches qui sonnent l'heure.
Je suis vraiment bien au frais à l'ombre sur ce mur de pierre. Un petit vent souffle de temps en temps (la Tramontane s'est enfin calmée hier soir!), la chorale des cigales pratiquent leurs plus grands succès qu'elles chanteront tout l'été pour le plus grand plaisir des touristes. Par la fenêtre ouverte de la maison en face d'où je me suis installé, je peux entendre les blablablas diffusés à la radio, quelquefois interrompus par les quelques voitures qui passent lentement (la limite est de 30 km/h dans le village!).
Sitôt mon repas terminé, j'entame ma visite en commençant par
la partie haute du village et le château. Ouf! Sitôt sorti de
l'ombre et de la fraîcheur de la Berre, la chaleur et le soleil de
plomb m'assomment dès que je commence à escalader la rue qui est
juste assez large pour qu'une (petite) voiture et une fourmi se
croisent. C'est assez incroyable mais il semble que ce ne soit pas un
sens unique! Jamais je n'oserais m'y engager avec Majoly, susceptible
comme elle est, elle se trouverait certainement trop grosse! (Moi je la trouve parfaite!)
Toujours sur la même rue, j'arrive à un Y, la rue se divise en deux et dans la fourche du Y il y a un panneau indiquant que c'est une voie sans issue, ou comme on dirait au Québec, un cul-de-sac. Sauf que... c'est laquelle des 2 qui est sans issue? Celle de droite ou celle de gauche? J'opte pour celle qui est la plus large... qui un peu plus loin « s'étroitise » et qui se termine par un escalier! Une chance que je ne suis pas venu avec Majoly! Est-ce que cet escalier conduit à une résidence privée? Rien ne l'indique, je monte! J'y croise un monsieur et je lui demande si je suis sur un terrain privé. Mais pas du tout! Le village est à flanc de montagne, les escaliers sont pour tout le monde! Je crois que mon monsieur est bien content de rencontrer quelqu'un car il commence à me piquer une p'tite jasette de quelques minutes (françaises, les minutes!) au cours desquelles j'apprendrai que derrière moi, c'est sa maison natale, qu'il est déjà allé à Montréal, Toronto, aux chutes Niagara, que l'arbre ici c'est un jasmin que sa mère avait dans un pot mais que les racines ont passées au travers et c'est devenu aussi gros que ça, que la plupart des habitants ne sont pas originaire de Durban, etc.
Lorsque finalement j'arrive au bout de cet escalier, me voici devant le clocher de l'église qui elle est un peu plus loin! En fait, l'église actuelle est l'ancienne chapelle du château. Elle est devenue l'église paroissiale que très récemment, soit en 1351. Non mais tsé, Jacques Cartier (l'explorateur, pas le pont!) n'était même né! La Poune? Peut-être? Devant l'église une petite clôture en fer forgé qui m'arrive au genou est fermée. Je pourrais l'enjamber mais je me penche quand même pour l'ouvrir par respect pour le petit Jésus. C'est que de l'autre côté de cette clôture, sur la porte de l'église, une petite affichette indique « OPEN », ce qui veut sans doute dire que c'est ouvert au public? Qu'est-ce que tu en penses?
J'ouvre la porte et entre dans l'église et on y entend quelqu'un jouer de l'orgue! Ce n'est pas très grand, très joli mais je ne vois par l'organiste. Si je me fie à la clôture, ce doit être un nain! Mais vraiment un très petit nain car j'ai beau regarder de tout bords tout côtés, je ne le vois pas! Par contre, il joue très bien. Ben coudon! Lorsque je ressors de l'église, un touriste et sa petite fille sont devant semblant hésiter s'ils peuvent entrer ou pas! Comme le veut la tradition en France, quand on croise quelqu'un, même si on ne le connaît pas, on lui dit « Bonjour! ». Ce que je fais, tradition oblige! Par contre, je ne lui parle pas du petit nain, il le découvrira (ou pas!) par lui même. Il semble hésiter, il n'a pas l'air certain s'il peut entrer ou pas dans l'église! Ce n'est certainement pas un français car il ne comprend pas ce que veut dire OPEN!
De mon côté, je contourne l'église et suis au pied du château. Un autre escalier y menait mais il est bien indiqué que l'accès est interdit au public. Il y a quelques années j'aurais fait fi du panneau mais là, le gros il n'est pas trop en forme et en plus il a chaud, donc il respecte les consignes! Je me contente de contourner les ruines par le chemin de Saint-Marc et c'est là que je rencontre... Biquette! Une chèvre, naine elle aussi, qui dès qu'elle m'aperçoit, s'approche de moi au pas de course! Comme elle semble heureuse d'avoir de la visite! Bèèèèèèèèèè!, me dit-elle! Bèèèèèèèèèè!, lui répond-je. Je me demande si elle a un lien de parenté avec l'organiste de l'église? Je ne parle pas suffisamment bien le chèvre pour le lui demander!
Je lui parle en québécois mais elle me répond toujours en chèvre! Bèèèèèèèèèè! Bèèèèèèèèèè!, me dit-elle en me regardant avec ses beaux yeux! Non mais elle tente de me séduire la Biquette! Ne sachant trop quoi faire, je coupe une grosse feuille au buisson et la lui donne! Elle la mange avec appétit faisant aller sa mâchoire de droite à gauche et de gauche à droite un peu comme Michel Bergeron du temps qu'il était coach des Nordiques. Lorsqu'elle a terminé sa feuille, elle passe son museau à travers le grillage pour me faire comprendre qu'elle en prendrait bien une deuxième, puis une troisième, puis... À un moment, je romps le charme en lui disant qu'elle est bien belle mais que nous deux, c'est impossible, que je dois continuer ma visite. Tu n'étais seulement qu'une aventure, sur mon cœur de pierre une égratignure...
Je n'ai pas fait 10 pas (peut-être11 ou 12!) et qui vois-je venir me rejoindre au pas de course? Bourriquet! Rendu à ma hauteur il me brait du « Iii ahn! Iii ahn! » à bouche que veux-tu! Lui aussi semble bien content de me voir! « Hiii Han! », lui dis-je, ce qui semble le faire rire! Je crois que dans son langage il me dit, que j'ai un drôle d'accent! Je lui caresse le museau et lui gratte la glabelle, ce qu'il semble apprécier. Je jase un ti-brin avec lui lorsque Biquette vient nous rejoindre. Le temps de prendre une photo de famille et je les salue car je dois continuer ma visite du village.
Je continue à marcher sur le chemin de Saint-Marc et sur ma droite, un genre d'aire de repos y est aménagée et au bout, un chemin (le Chemin des Lisses) en escalier semble descendre vers le village. Les marches étant plutôt petites et très hautes, je préfère revenir sur mes pas. De retour sur la route, je croise un motocycliste à bout de souffle car il est en train de monter à pied, à côté de sa moto qu'il semble promener. « En panne? », lui demande-je. « La chaîne s'est cassée en bas de la côte! », me répond-il. Ne sachant trop quoi lui répondre je me contente d'un simple « Ayayaye! » qui veut tout dire!
Je repasse devant l'église (toujours pas de nain en vue, à moins qu'il ne soit vraiment minuscule!) et plutôt que de redescendre l'escalier par lequel je suis arrivé, je prends l'autre branche du Y, celle de droite (quand tu descend ou celle de gauche quand tu montes!) qui n'est pas en escalier mais qui est tout de même à pic. Là, c'est tout un dédale de petites rues, non carrossables, aux noms évocateurs. Rue de l'Ombre, rue du Centre, rue Courte, rue Droite, rue de la Couverte, rue de l'Égalité, rue des Aires, rue Etcetera! Ils se sont cassés la tête pour rien à trouver ces noms de rues, un seul aurait suffit : Rue Étroite!
De retour sur l'avenue des Corbières, celle qui longe la Berre, je marche à l'ombre jusqu'à la passerelle de style Eiffel, construite par Girard Frères de Toulouse en 1893. En montant les marches, un repère indique le niveau qu'a atteint la Berre lors des inondations de novembre 1999, qui avaient emporté le pont en pierre de la route d'Albas. Si je me fie à ce repère, l'eau de la Berre est montée jusqu'au trois quarts des fenêtres des maisons que seule la route sépare. Je traverse la passerelle et arrive sur l'autre rive. De la passerelle, je vois qu'on est en train de préparer une fête sur les terrains de boules en bas de celle-ci. Je passe devant le bureau de poste au coin des rues de la Passerelle et de la Mairie où se trouve... la mairie et les écoles! Cette partie du village est vraiment beaucoup plus récente. Probablement y trouverai-je ce que je recherche; un bistro où me rafraîchir.
La rue de la Mairie est assez courte et au bout se trouve la rue Chamma qui me conduit vers les terrains de boules où je rencontre les gens qui s'affairent à préparer la fête des Jardiniers, un repas en plein-air prévu ce soir. On discute quelques minutes (françaises, les minutes!) et j'en profite pour demander s'il y a un bistro dans le coin. Il y en a qu'un, situé à l'entrée du village, sur l'autre rive. Je les remercie et passe sous la passerelle pour rejoindre un petit sentier bordé de jardins! À l'autre bout du sentier, me revoici devant la mairie-école et je vais en direction du pont reconstruit de la route d'Albas qui me mène à une entrée du village. Malheureusement, ce doit être plutôt la sortie car point de bistro.
En longeant la Berre pour revenir vers la vraie entrée du village, je croise ma belle Majoly qui relaxe à l'ombre des platanes. Je la tire de sa rêverie le temps de faire descendre Junior, question de lui dégourdir les roues (et relaxer un peu mes jambes!) jusqu'au bistro. J'ai bien fait d'y aller avec Junior car il est situé à plus de 800 mètres à l'aller... et presque autant au retour!
Après un Perrier avec de la menthe bien désaltérant, il est temps de continuer ma route jusqu'à Tuchan que je me contente de traverser en voiture, je visiterai une autre fois car je viens de voir l'heure et il est grand temps de retourner vers le Flunch de Rivesaltes si je ne veux pas arriver quelques minutes avant la fermeture. À quelques kilomètres de la sortie de Tuchan, je fais un arrêt sur le bord de la route le temps de prendre une photo du Château d'Aguilar qu'Hélène et Stéphan ont dû visiter lors de leur passage dans la région... il y a déjà quelques années! J'ai bien fait de m'arrêter à cet endroit car après, je ne l'ai plus revu! Je traverse un décor magnifique et pleins de virages à travers la montagne avant de traverser le village de Vingrau et plus loin, au détour d'un virage, apercevoir l'immensité de la Méditerranée.
Lorsque plus tard je suis au Flunch, en train de me laver les mains, devine un peu qui je retrouve en face de moi? Le nain! Oui, oui, le nain Bécile, qui se reflète dans le miroir et qui vient juste d'allumer qu'à l'église, il n'y avait probablement pas d'organiste nain mais un bon système de son!
Durban-Corbières c'est ici.
Hahaha j’ai beaucoup de plaisir à te lire Daniel ! Merci! J’attends toujours avec impatience la prochaine ! Bonne continuation!
RépondreEffacerSolange
Ah! Ça me fait plaisir de lire ça! Merci Solange!
EffacerBon tu as cassé mon plaisir à la toute fin! J’allais te dire que c’était enregistré la musique à l’église!
RépondreEffacerTes cartes-postales sont superbes cette année! Vraiment agréable de te lire
Ta sœur
Désolé ma sœur d'avoir cassé ton plaisir mais fallait quand même que je le précise pour ceux qui contrairement à toi, ne l'auraient pas deviné!
EffacerMerci pour mes cartes postales, écrire avec une plume de dindon, ça aide! 😉🤣