Une carte postale de Génolhac.
La météo annonce encore une journée chaude pour aujourd'hui alors quoi de mieux pour se rafraîchir qu'une petite ballade de deux heures avec Majoly. Direction Génolhac, dans les Cévennes, où, paraît-il, il fait plus frais qu'ici! L'officière de Barjac me l'avait recommandé pour son charme et le couple d'hier à la plage a beaucoup apprécié également. Alors même si je m'étais dit que ça ne me tentait plus de faire plus de faire autant de route pour aller dans un village, je me donne la permission de changer d'idée. Après tout, personne ne m'attends, je n'ai de compte à rendre à personne, et rien ne presse, je suis en vacances!
Je fais une escale repas chez Flunch où, pour 7,99 euros j'ai droit à une assiette de saucisse grillée et des légumes à volonté (j'ai même découvert que pour 1 centime de plus, j'ai droit à un des trois desserts proposés, il y a juste un idiot qui ne le prendrait pas!). Sitôt mon dessert et mon café terminé, je mets en route, je ne m'arrête que quelques minutes (françaises, les minutes!) à l'OT de Barjac pour saluer mes copines officières et les remercier pour leurs suggestions et les informer que je me rends à Génolhac. La plus jeune officière de la dernière fois n'est pas là aujourd'hui mais je fais la connaissance d'une autre officière!
Enfin bref, l'heure avance et je ne suis toujours pas rendu à destination. Lorsque je reprends la route, il n'est plus question que je m'arrête en chemin. Sauf que... quand j'arrive à Saint-Ambroix, Majoly a soif! Une fois désaltérée, on reprend la route. Prochain arrêt Génolhac! Mais lorsque j'arrive à Bessèges et que je passe devant la ressourcerie où j'avais pris des photos à l'intérieur pour Jacques, le soir en regardant mes photos de la journée, je m'étais rendu compte que je n'en avais pas pris de l'extérieur! Je suis tenté de m'arrêter mais trop tard, il faudrait que je fasse demi-tour! Tant pis, je m'y arrêterai sur le chemin du retour!
Tu ne me croiras peut-être pas, mais finalement j'arrive à Génolhac. Lorsque je stationne sur la rue Pasteur, je ne suis qu'à 200 mètres de l'Office de Tourisme, je n'ai encore rien vu du village mais déjà cette rue me plaît! Et quand je tourne sur la Place du Colombier, WOW! Je sais déjà que je vais me plaire ici! Évidemment, politesse oblige, je vais transmettre les salutations des officières de Barjac à l'officière de Génolhac et j'en profite également pour lui demander s'il existe un plan du village... et oui! Après avoir discuté quelques minutes (françaises, les minutes!) et armé du plan de ce tout petit village, me voici parti à l'aventure!
À quoi me sert un plan du village, avec un itinéraire conseillé si, dès la première intersection, je ne le respecte pas! C'est probablement très beau si je continue tout droit comme il est indiqué mais comment résister à la tentation d'aller à droite alors que ce que j'y vois est aussi très beau! De toute façon, d'après ce que je vois sur le plan, le village n'est pas très grand, peu importe par où je passe, je vais avoir le temps d'en faire le tour!
Sauf que je n'avais pas prévu l'imprévisible! En me rendant jusqu'à l'ancienne usine par la rue du Chef de Ville, je passe devant chez Nicole et Michel, une charmante petite maison, que je ne prends pas tout de suite en photo, pour l'instant je ne prends qu'une photo de la boîte à lettre, je prendrai la maison en revenant de l'usine puisqu'il n'y a pas d'autre rue pour retourner au village. Lorsque j'arrive au pied de la cheminée de l'usine... ben c'est un stationnement! De l'usine il ne reste que cette immense cheminée et une facade complètement perdue dans la végétation que l'on peut voir uniquement de la route, pas du parking!
Je ne l'avais pas pris en photo non plus car j'avais le soleil qui m'éblouissait mais il n'a pas vraiment changé de place quelques instants plus tard quand je retourne vers le village. C'est quand j'arrive devant chez Nicole et Michel que j'ai rendez-vous avec l'imprévisible! Nicole est devant la maison en train d'arroser ses plantes. Je lui dis que je trouve sa maison charmante avec sa porte et ses volets bleus et nous voilà partis pour une petite discussion. Et c'est là qu'elle me dit que je peux passer par le petit chemin entre sa maison et sa voisine pour descendre vers la rivière. Je n'osais pas, je pensais que c'était privé mais elle me rassure en me disant qu'il s'agit d'un chemin communal.
Je ne me fais pas prier et je commence ma descente vers la rivière lorsque je croise Totor! Totor aime bien les chiens mais il ne se gêne pas pour dire aux maîtres qu'il n'aime pas les crottes! Je prends une photo de Totor et continue vers la rivière. Une fois au pied de celle-ci, il doit y faire au moins 5 degrés de moins que sur la route! Ah que ça fait du bien! Je suis là depuis un petit moment à prendre des photos et profiter des sons de la nature quand Nicole et, probablement sa petite fille, arrivent pour rincer des jouets dans la rivière. Nous revoilà parti et c'est là que je lui demande si c'est bien elle Nicole. Surprise, elle me répond par l'affirmative et me demande comment ça se fait que je le sache! C'est là que je lui avoue m'être arrêté plus tôt et avoir pris une photo de sa boîte à lettre car mon ami d'enfance s'appelle Michel et qu'il a épousé une Nicole.
Lorsqu'elle remonte vers chez elle, elle me dit que je peux marcher au bord de la rivière en direction du village, j'y croiserai un escalier qui remonte vers la route. Ça fait tellement de bien cette fraîcheur que je vais prolonger ce moment le plus longtemps possible. Sauf que les rives de la Gardonnette ne sont pas aménagées et c'est assez casse-gueule. Ce n'est pas le moment de glisser et de tomber à l'eau, pas que ça ne me ferait pas du bien, mais je ne suis pas certain que ma tablette et mon appareil photo apprécieraient. Je ne marche pas très longtemps que déjà je croise le dit escalier. Je commence à monter et j'arrive à la terrasse d'une maison. Je traverse la terrasse et l'escalier se poursuit et contourne la maison.
Lorsque je suis presque arrivé au niveau de la rue, je passe devant la porte du garage qui est grande ouverte et à l'intérieur une dame sursaute en me voyant sortir de sa terrasse. Elle me demande d'où je viens comme ça! Je lui dis que je suis descendu à la rivière par le chemin communal à côté de chez Nicole et Michel (du "name dropping" local ne peut pas nuire!) et que c'est Nicole elle-même qui m'a dit que je pouvais marcher sur le bord de la Gardonnette jusqu'à l'escalier qui remonte vers le village! "Ah bon, si c'est Nicole qui vous l'a dit ça va mais l'escalier dont elle vous parlait est un peu plus loin! Elle m'indique que le bout de chemin où je me trouve est aussi communal mais que le prolongement est privé car il passe sur son terrain, bla-bla-bla jusqu'à ce que l'imprévisible se pointe de nouveau, autant pour elle que pour moi!
V'là t'y pas que monsieur le maire débarque devant "son" chemin communal accompagné d'un autre homme, et qu'ils descendent vers la rivière. On les entends clairement parler que jadis il y avait un petit pont qui traversait la rivière et qu'il rejoignait l'autre chemin en face qui conduisait vers l'église et le lavoir. Quand ils remontent, la dame qui, elle aussi a tout entendu, commence à grimper dans les rideaux (je n'ai jamais vu ces fameux rideaux!) et commence à dire que le chemin n'est communal que jusqu'à sa maison mais monsieur le maire ne l'entend pas ainsi et le ton monte tellement que le mari de madame sort de la maison et le combat de mot se poursuit de plus belle.
De ce que j'ai compris, pendant des des décennies, la commune n'a jamais entretenu ce chemin mais il demeure LA propriété de la commune et que maintenant la commune a bien l'intention de reconstruire le pont et rétablir la liaison avec le reste du village. Je profite du combat de coq qui se poursuit pour saluer la madame en lui souhaitant bonne chance et je m'éclipse. La maison de Nicole et Michel n'est qu'à 100 mètres et comme je ne l'ai toujours pas prise en photo, je m'y rends car je ne repasserai plus par ici.
Au moment où j'arrive devant la maison, voilà que l'imprévisible en sort au même moment! Vous devez être Michel, lui dis-je. Effectivement, c'est bien lui et me revoilà parti dans une discussion qui se prolonge et à laquelle se joindra un nouveau personnage. Et voilà qu'on remonte dans le temps et j'en apprends un peu plus sur l'histoire du village... et des chemins communaux! Mais les minutes (françaises, les minutes!) s'égrennent et je n'ai pas vu grand chose encore de ce village où les gens ont de la jasette!
À nouveau, je m'éclipse en saluant Michel et le nouveau personnage... sans avoir pu prendre une photo de la maison de Nic et Mic! Évidemment, le plan du village a pris le bord, je visite au pif! Quand je vois quelque chose de beau, ben je vais voir de plus près, je me suis même aventuré dans des endroits qui ne figuraient même pas sur le plan. Puis à un moment j'arrive devant le petit café que je trouvais charmant au début de ma visite (et que je trouve toujours aussi charmant!), et l'inévitable (le nouveau personnage!) est assis là en compagnie de Jean-Pierre, dont il m'avait parlé plus tôt, et qui s'avére être une encyclopédie sur deux pattes et qui, lui aussi a de la jasette en ti-pépère! Si les cloches de l'église n'avaient pas sonné huit fois, je serais encore là!
Quoi? Il est 20h00? Juste pour me rendre à Barjac, j'en ai pour au moins une heure et c'est certain que les restos ne prendront plus de clients. Pas certain non plus que je trouve un resto ouvert après 22h00 dans Avignon. Si le Festival n'était pas terminé, il n'y aurait aucun problème mais là, c'est une autre histoire! Ma seule chance de ne pas être pogné à manger du McDo, ou pire, du Beurkger King, c'est de manger ici, à Génolhac, dans un des deux restaurants de l'endroit. Le premier que j'ai croisé tantôt ne semblait pas vouloir concorder avec mon budget, j'espère que le second sera plus abordable!
Heureusement, il l'était et en plus c'était bon... sauf au niveau de la cuisson de la viande! Comment se fait-il que les Français ne comprennent pas le français? Il me semble être vraiment clair quand on me demande "Et pour la cuisson?", je réponds "Super méga très très cuit, je n'aime pas le sang!". Ben encore une fois j'ai eu droit à un Burger au coeur rouge!
La nuit est tombée quand je quitte finalement le village que je n'aurai pas eu le temps de visiter au complet! Tout ça parce que le monde a trop de jasette et que les minutes françaises s'écoulent encore plus vite quand le village est beau!
Ah oui pis pour la photo de la ressourcerie à Bessèges, ben on oublie ça itou!