jeudi 16 juin 2022

Jeudi 16 - Entre Dorval et Toulouse

Une carte postale entre Dorval et Toulouse.



Je t'ai quitté au moment où l'embarquement débutait. Comme mon siège est le dernier au fond de l'appareil, je m'attendais à monter parmi les premiers, surtout que sur ma carte d'embarquement il est spécifié "Groupe 5". Sauf qu'au moment de l'appel, ils précisent "les passagers des groupes 1 à 6 sont priés de se présenter à la porte 64". Ben coudon! À quoi ça sert de créer des groupes si c'est pour les faire monter tous en même temps? Pis où vont s'asseoir les gens du groupe 6? Ils les attachent sur les ailes? D'où j'étais assis, je peux te garantir qu'il n'y avait personne sur ou sous les ailes.
Mais je saute des étapes, je reviens à l'appel des passagers. Au moment où je me lève de mon siège (je m'étais assis près de la porte 64 puisque je m'attendais à monter parmi les premiers!), je constate que la queue est quasi sans fin. Je me rassoie donc car de toute façon, tous ces gens en ligne partirons en même temps que moi! Le couple qui était à côté de moi plus tôt est maintenant dans la file devant mon fauteuil. Je souhaite au couple qu'il fasse un bon vol... moi aussi j'en profiterai! Une jolie jeune femme (française, la jolie jeune femme! ) est installée pas très loin de moi et voyant que je viens de me rasseoir me dit que ça ne sert strictement à rien de faire la file, que l'avion ne partira pas sans nous! Lit-elle dans mes pensées? Au même moment, une voix résonne dans les haut-parleurs: "Dernier appel! Les passagers du vol 602 à destination de Nantes sont priés de se présenter immédiatement à la porte 66." C'est au moins la dixième fois qu'on entend ce "dernier appel", dis-je à la belle inconnue. Je rajoute que si ce n'était que de moi, un dernier appel ne serait pas répété 10 fois, ça ne fait pas sérieux!
Lorsque tout le monde est passé, nous nous présentons au comptoir et en bon gentlemen, je veux la laisser passer devant, ce qu'elle refuse, me précisant qu'elle se fait un honneur d'être toujours la dernière à monter à bord. Je présente donc mon passeport à l'agente de bord qui me dit que je dois mettre mon masque avant de franchir la porte et que de ne pas l'avoir porté dans l'aéroport, j'aurais pu recevoir une contravention de $1500. Ben coudon!  
Évidemment, une fois passé la porte d'embarquement, nous retrouvons tous les autres passagers qui font la file dans le long couloir qui conduit à l'avion! Et manque de chance pour la femme en bleu, nous aussi aurons le droit à un passager "dernier appel", elle ne sera donc pas la dernière.
Lorsqu'enfin je suis à bord de l'appareil, je me faufile dans l'allée encombrée par les autres passagers qui rangent leurs effets dans les compartiments au-dessus de leurs têtes. Quand je me retourne, la belle inconnue est disparue! Tout en me rendant à mon siège, le 34A, je réalise que tous les sièges des rangées sont occupés. Moi qui espérais avoir la chance de ne pas avoir de voisin, là c'est mal parti car plus j'avance en arrière, c'est toujours aussi plein. Quand j'arrive dans le dernier segment de l'avion, qui vois-je dans les fauteuils à côté du mien? Le couple de tantôt? Non! Personne! Personne et sa conjointe personne occupent les 2 places à mes côtés! Génial! Même chose pour les 3 autres fauteuils de l'autre côté de l'allée. Sauf que... l'hôtesse déplace des personnes des rangées d'en avant pour les placer dans la rangée libre. Alors pour éviter qu'elle fasse la même chose avec les miennes, je prends mon sac et j'en étale le contenu sur les 2 sièges libres faisant semblant de chercher quelque chose.
Ma tactique semble avoir fonctionné, du moins pour l'instant, car personne n'est venu s'installer avant que le pilote s'adresse aux passagers et que l'avion commence à rouler sur le tarmac. Fidèle à mon habitude, j'ai filmé le décollage... même si on ne voit pas grand chose à cette heure-ci.  Et manque de chance  plutôt que de voler au-dessus du fleuve et de pouvoir admirer la ville illuminée, nous survolons plutôt Laval et la rive Nord.
Dès que le signal que l'on peut détacher nos ceintures de sécurité, je m'allonge de tout mon long sur les 3 sièges. Avec un peu de chance, j'arriverai peut-être à dormir et arriverai frais et dispo à Toulouse. Étonnamment, de porter le masque dans l'avion est beaucoup moins pénible que je ne le craignais. Avec la ventilation je l'oublie complètement.
Environ une heure après le décollage, un repas est servi et comme je suis couché, l'agent de bord ne m'en propose pas, pensant que je dors. Malheureusement, non seulement je ne dors pas mais l'odeur des repas a réveillé mon appétit. Je me lève et je vais voir l'agent de bord pour lui demander s'il lui reste un repas.
- Poulet? Ça vous convient?"
- N'importe quoi, ça m'ira, lui dis-je.
- N'importe quoi, j'en ai pas!
- Alors le poulet, ce sera parfait!
Tu sais quoi? C'est très bon, je me régale et malgré le Beurker King que j'ai mangé plus tôt, j'ai faim! Le repas est à peine terminé que le pilote annonce qu'au cours des 30 prochaines minutes, nous traverserons une zone de turbulences. Pardon!? Et effectivement ça brasse pas à peu près! L'avion craque de partout pendant probablement plus de 30 minutes. On dirait que l'avion roule dans les rues de Montréal. Si tu veux ressentir la même sensation, tu n'as qu'à rouler en ligne droite à 100km/h sur la rue Nicolet entre les rues de Rouen et Hochelaga. Ça ressemble un peu à ça!
Nous aurons droit à plusieurs épisodes de turbulences pendant tout le trajet. J'ai passé pratiquement la totalité du vol allongé sur mes 3 sièges mais sans jamais avoir réussi à fermer l’œil (à vrai dire, j'ai fermé les 2 yeux mais je n'ai pas dormi!). C'est encore une fois crevé que j'arrive à Toulouse. Je suis le dernier à quitter l'avion et à passer devant le douanier que je soupçonne de ne même pas avoir regardé ma photo sur mon passeport car il a apposé son tampon en un temps record. Il devait avoir hâte d'aller rejoindre ses potes au bistro de l'aéroport. C'est le seul employé de l'aéroport que j'ai croisé aujourd'hui.

Après avoir récupéré ma valise si facilement reconnaissable, je sors à l'air libre (et très chaud, 40°C,) et me dirige vers la navette qui me conduira directement devant la porte de mon hôtel où je vais faire une petite sieste, de quelques heures, bien méritée.

Entre Dorval et Toulouse c'est ici.

4 commentaires:

  1. Je te l’avais dit que ce n’était pas si pénible de porter le masque dans l’avion. Enfin, pas assez pour se priver de voyager! Tu as eu de la chance, personne à côté de toi! Wow … je comprends que tu choisisses l’avant dernière rangée (bien la dernière pour les passagers)

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    1. Mais qui est cette personne inconnue qui m'avait dit que ce n'était pas si pénible de porter un masque dans l'avion? La seule qui m'ait dit ça, c'est Martine! Mais Martine n'écrit pas de message anonyme! 🤔😁
      Chut! Il ne faut pas le crier sous tous les toits que je choisis toujours la dernière rangée dans l'avion! Il n'y a que Martine qui le sait!
      Martine? Martine c'est toi, l'anonyme?

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  2. Mais oui! C’est bien moi l’anonyme
    Hihi
    Ok je ne le dis plus, promis 🤫

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    1. J'espère car sinon dans quelques temps, tous le monde voudra s'asseoir à l'arrière!

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