mercredi 14 août 2013

Mercredi 14 – Roquebillière Vieux

Une carte postale de Roquebillière Vieux.

Ce qu'il reste du village après le glissement de terrain de 1926.


Encore aujourd’hui, je sais déjà en me levant où je vais aujourd’hui! Pas trop de perte de temps si ce n’est que ma pause café et Internet est un peu plus longue qu’à l’ordinaire car j’ai comme l’impression que mon cerveau tourne au ralenti. La tortue ne se trouve pas vite ce matin.

Ah oui en passant, hier soir j’étais en train de transformer Majoly en chambre d’hôtel 5 étoiles lorsqu’à un moment je vois une voiture s’arrêter et un spot lumineux pointé dabs ma direction m’aveugle. Je vois quatre gendarmes qui s’approchent alors j’ouvre la porte et leur dis « Bonsoir! ». L’un d’eux me demande ce que je suis en train de faire et j’explique que je m’apprêtais à me coucher! Surpris, il me demande si je vais dormir dans la voiture! Puis après ma réponse positive, il me demande si je suis seul car il ne peut pas voir dans la voiture, je venais tout juste de fixer le drap qui protège l’intérieur de ma « chambre » des regards indiscrets. Je ne sais pas s’il doutait de ma réponse car il m’a demandé s’il pouvait jeter un coup d’œil à l’intérieur pour s’en assurer! « Pas de trouble, allez-y! », lui dis-je! Après s’être assuré que j’étais effectivement seul, il m’explique qu’ils avaient vu la portière ouverte depuis le stationnement d’en bas pendant leur ronde et ils sont venus s’assurer que rien de croche ne s’y passait. Puis après ces formalités, nous avons discuté quelques minutes (françaises, les minutes!) et en me quittant, ils m’ont souhaité un « bonne nuit » en chœur!

Mais revenons à aujourd’hui (quoique c’était aujourd’hui car il était passé minuit! Entéka!), après être allé acheter ma salade plus chère et mon sandwich chez Intermarché, me voilà parti en direction de Roquebillière. Normalement, le temps estimé par Majoly pour franchir les 39 km est de 50 minutes. Comme la veille, je prévois m’arrêter sur une des aires de repos aménagées le long de la route dans les Gorges de la Vésubie. Sauf que je n’avais pas prévu qu’un /$%/?# de touristes roulant à 30 km/h sur une route où la vitesse permise est de 90 km/h mais que rouler au-delà de 70 km/h est un peu fou, bloque le chemin à tout le monde! Sur ces routes tordues, il est quasi impossible de doubler si bien qu’au bout de quelques kilomètres nous formons un petit train où je suis le 5e wagon et plus ça va et plus le train s’allonge! Hey le cave, quand on roule en première, on se tasse sur le côté pour laisser passer les autres! Ben non cet $%/$#-là ne se tasse jamais quand il croise un endroit aménagé à cet effet. Finalement, au lieu de pogner les nerfs encore plus, c’est moi qui me tasse et je vais en profiter pour avaler mon lunch! Ciboire de touriste pas d’allure!

À l’endroit où je me suis arrêter, il y a déjà plusieurs autres voitures et une moto qui ont fait de même, si bien que les 2 tables à pique-nique sont occupées et un couple du troisième âge s’est installé sur le gazon. Si toutes les places sont prises sur la première, seul 2 places sont occupées par un couple de motard dont tous les bouts de peau que l’on voit sont tatoués. Je m’approche d’eux sous le regard éberlué du couple dans le gazon et après un « bonjour » d’usage, je demande si je peux prendre un coin de table. Après la réponse à mon bonjour, le type me fait signe de m’installer avec le sourire avant de poursuivre sa conversation avec sa passagère en italien. Le couple dans le gazon semble stupéfait de mon audace! Ah les préjugés!

Lorsque mes motards se lèvent, ils me disent un « au revoir! » avec un autre sourire! Quelques instants plus tard, c’est à mon tour de quitter la table pour reprendre la route et au passage, je lance un « au revoir! » au couple dans le gazon. J’espère ne pas trouver un autre crétin qui roule à 30 km/h sur mon chemin!

Je viens tout juste de repartir quand sur le pare-brise, des gouttelettes d’eau s’y écrasent. Tiens, c’est quoi ça? Ah oui, de la pluie! Ça fait tellement longtemps que je n’en avais pas vu que je ne me souvenais plus à quoi ça ressemblait! Pas une pluie forte, juste quelques gouttes, même pas besoin de faire danser les essuie-glaces! Puis après avoir franchi Lantosque, il ne me reste que 5-6 kilomètres pour atteindre Roquebillière. Une fois dans la rue principale, je trouve une place de stationnement près de l’Office de Tourisme que j’avais repéré la veille.

Une officière étant déjà occupée avec des clients, c’est un jeune officier qui m’accueille et qui me donne les renseignements demandés. De toute évidence nous n’avons pas du tout les mêmes goûts en matière de tourisme car lorsque je lui demande des endroits intéressants à visiter, il me parle d’une piscine à tel endroit près du village ou d’un autre endroit destiné à une jeune clientèle! Je lui demande s’il a de la documentation sur les beaux villages à visiter dans les environs mais il me semble encore vert car lorsque mes questions sont trop pointues pour lui, il n’hésite pas à interrompre sa collègue. Finalement, je fais le tour de l’Office seul et je prends moi-même les dépliants qui me semble intéressants.

De retour à l’extérieur, la pluie s’est intensifiée si bien que le parapluie me sera indispensable pour poursuivre ma visite. Je cherche dans la voiture mais je ne le trouve pas! Ben coudon! L’aurais-je oublié à Monpazier? Une chance, il y a quelques années j’avais acheté chez Décathlon, un imperméable qui tient dans sa poche. Un genre de K-Way! Il est encore neuf, je ne m’en suis jamais servi! Je l’enfile et la sensation que j’ai une fois à l’intérieur me rappelle mon enfance! Après avoir franchi le kilomètre me séparant du vieux village avec Majoly, je stationne en bordure de la route et je commence mon excursion à pied.

Je n’ai pas fait 100 mètres que je croise un gars du coin avec qui je discute plusieurs minutes (françaises, les…!). Le type (quel nono je suis, j’ai même pas pensé à lui demander son prénom!) me raconte l’histoire du village qui a connu plusieurs séismes au cours des siècles mais la dernière catastrophe date du 24 novembre 1926 où après des jours de pluie un glissement de terrain emporte la grosse majorité du village. C’est pour cette raison que le village a été reconstruit un kilomètre plus loin de l’autre côté de la Vésubie. Je comprends maintenant pourquoi j’avais trouvé ce village moderne la veille.

Pendant que nous discutions, il a plu tout le temps mais nous étions bien à l’abri d’un mur sous un balcon. La foudre est tombée à plusieurs reprises pas très loin de là car nos visages s’éclairaient (le sien en tout cas, car je n’ai pas vu le mien!) et on entendait le tonnerre en même temps. Les escaliers où nous étions se sont même transformés en une vraie cascade! Puis lorsque nous nous sommes séparés, la pluie avait cessé et j’ai poursuivis mon exploration des restes du village toujours partiellement habité, la majorité des villageois ayant déserté le vieux pour le nouveau. Seuls quelques irréductibles y vivent encore!

Au cours de ma visite, je suis attiré à un moment par un concert de casseroles! Quoi? L’imbécile de Jean Charest sévit aussi ici? Puis m’approchant de cette fanfare, je m’aperçois qu’il ne s’agit pas de gens tapant sur des casseroles (OUF! Les chanceux, ils n’ont pas de Jean Charest!), mais d’un troupeau de chèvres qui se promène là où il y a presque un siècle se trouvaient les habitations de chaque côtés de la rue, qui de nos jours est envahie par la végétation, ce qui fait le régal du troupeau qui passe près de moi en me regardant et en se demandant : « Mais qu’est-ce qu’il fout là, lui, au beau milieu de notre repas! ». C’était trop drôle comme situation que je n’ai pu m’empêcher de filmer! Je te montrerai ça un de ces jours!


Après cette intermède musical, je continue ma visite en allant voir le bas du village, de l’autre côté de la route où se trouve Majoly. Puis je traverse un pont menant à une autre vieille église avec une horloge géante qui fonctionne encore à ma grande surprise lorsque les cloches sonnent l’heure, me faisant sursauter! Ayoye! Le temps passe vite en bébitte! Il faut maintenant que je pense à souper!

Je retourne au nouveau village et au même resto où j’ai si bien mangé la veille. Même s’il a plu plus tôt, il y a encore plus de tables sur la terrasse que la veille et ce pour une bonne raison : La Guinguette du mercredi sur la Place! J’étais en train de lire mon roman, toujours aussi passionnant, quand tout à coup j’entends un air d’accordéon et une chanteuse interprétant « La mer » de Charles Trénet! Je pose mon livre quelques secondes et là je constate que maudit que c’est le fun d’être en vacances! Dire que j’en suis à mes derniers jours! Pourquoi faut-il absolument que toutes bonnes choses aient une fin? Quoi? Oui, je sais, je répète la même chose à chaque année! Est-ce que c’est de ma faute si à chaque année les vacances doivent se terminer?

Le chemin du retour vers Carros se fera beaucoup plus rapidement car je n’y ai croisé aucun $%/&# de touriste roulant à 30 km/h.

Roquebillière Vieux c'est ici.
                              

2 commentaires:

  1. Je me demande si au Québec les policiers nous laisseraient dormir dans la voiture? C'est une pratique moins courante! Ils auraient fait plus de chi-chi à mon avis.

    Les trains ne sont pas à grande vitesse par là-bas faut croire... lol

    La Guinguette du mercredi... Wow, c'est effectivement ces moments imprévus là qu'il fait bon d'être en vacances! Tout à fait d'accord mon frère!

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    1. À lire tout ce qui se dit sur les policiers ces temps-ci, ils semblent assez cons pour trouver un prétexte à donner des contraventions pour des riens!

      Pas les trains sur la route en tout cas!

      Bon la guinguette c'est bien beau mais j'ai pas été danser! Faut quand même pas pousser ma soeur!

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