Encore
aujourd’hui, je sais déjà en me levant où je vais aujourd’hui! Pas trop de
perte de temps si ce n’est que ma pause café et Internet est un peu plus longue
qu’à l’ordinaire car j’ai comme l’impression que mon cerveau tourne au ralenti.
La tortue ne se trouve pas vite ce matin.
Ah oui en
passant, hier soir j’étais en train de transformer Majoly en chambre d’hôtel 5
étoiles lorsqu’à un moment je vois une voiture s’arrêter et un spot lumineux pointé
dabs ma direction m’aveugle. Je vois quatre gendarmes qui s’approchent alors j’ouvre
la porte et leur dis « Bonsoir! ». L’un d’eux me demande ce que je
suis en train de faire et j’explique que je m’apprêtais à me coucher! Surpris,
il me demande si je vais dormir dans la voiture! Puis après ma réponse
positive, il me demande si je suis seul car il ne peut pas voir dans la voiture,
je venais tout juste de fixer le drap qui protège l’intérieur de ma « chambre »
des regards indiscrets. Je ne sais pas s’il doutait de ma réponse car il m’a
demandé s’il pouvait jeter un coup d’œil à l’intérieur pour s’en assurer! « Pas
de trouble, allez-y! », lui dis-je! Après s’être assuré que j’étais
effectivement seul, il m’explique qu’ils avaient vu la portière ouverte depuis
le stationnement d’en bas pendant leur ronde et ils sont venus s’assurer que
rien de croche ne s’y passait. Puis après ces formalités, nous avons discuté quelques
minutes (françaises, les minutes!) et en me quittant, ils m’ont souhaité un « bonne
nuit » en chœur!
Mais
revenons à aujourd’hui (quoique c’était aujourd’hui car il était passé minuit!
Entéka!), après être allé acheter ma salade plus chère et mon sandwich chez
Intermarché, me voilà parti en direction de Roquebillière. Normalement, le
temps estimé par Majoly pour franchir les 39 km est de 50 minutes. Comme la
veille, je prévois m’arrêter sur une des aires de repos aménagées le long de la
route dans les Gorges de la Vésubie. Sauf que je n’avais pas prévu qu’un /$%/?#
de touristes roulant à 30 km/h sur une route où la vitesse permise est de 90 km/h
mais que rouler au-delà de 70 km/h est un peu fou, bloque le chemin à tout le
monde! Sur ces routes tordues, il est quasi impossible de doubler si bien qu’au
bout de quelques kilomètres nous formons un petit train où je suis le 5e
wagon et plus ça va et plus le train s’allonge! Hey le cave, quand on roule en
première, on se tasse sur le côté pour laisser passer les autres! Ben non cet
$%/$#-là ne se tasse jamais quand il croise un endroit aménagé à cet effet.
Finalement, au lieu de pogner les nerfs encore plus, c’est moi qui me tasse et
je vais en profiter pour avaler mon lunch! Ciboire de touriste pas d’allure!
À l’endroit
où je me suis arrêter, il y a déjà plusieurs autres voitures et une moto qui
ont fait de même, si bien que les 2 tables à pique-nique sont occupées et un
couple du troisième âge s’est installé sur le gazon. Si toutes les places sont
prises sur la première, seul 2 places sont occupées par un couple de motard
dont tous les bouts de peau que l’on voit sont tatoués. Je m’approche d’eux
sous le regard éberlué du couple dans le gazon et après un « bonjour »
d’usage, je demande si je peux prendre un coin de table. Après la réponse à mon
bonjour, le type me fait signe de m’installer avec le sourire avant de
poursuivre sa conversation avec sa passagère en italien. Le couple dans le
gazon semble stupéfait de mon audace! Ah les préjugés!
Lorsque mes
motards se lèvent, ils me disent un « au revoir! » avec un autre
sourire! Quelques instants plus tard, c’est à mon tour de quitter la table pour
reprendre la route et au passage, je lance un « au revoir! » au
couple dans le gazon. J’espère ne pas trouver un autre crétin qui roule à 30
km/h sur mon chemin!
Je viens
tout juste de repartir quand sur le pare-brise, des gouttelettes d’eau s’y
écrasent. Tiens, c’est quoi ça? Ah oui, de la pluie! Ça fait tellement
longtemps que je n’en avais pas vu que je ne me souvenais plus à quoi ça
ressemblait! Pas une pluie forte, juste quelques gouttes, même pas besoin de
faire danser les essuie-glaces! Puis après avoir franchi Lantosque, il ne me
reste que 5-6 kilomètres pour atteindre Roquebillière. Une fois dans la rue principale,
je trouve une place de stationnement près de l’Office de Tourisme que j’avais
repéré la veille.
Une
officière étant déjà occupée avec des clients, c’est un jeune officier qui m’accueille
et qui me donne les renseignements demandés. De toute évidence nous n’avons pas
du tout les mêmes goûts en matière de tourisme car lorsque je lui demande des
endroits intéressants à visiter, il me parle d’une piscine à tel endroit près
du village ou d’un autre endroit destiné à une jeune clientèle! Je lui demande
s’il a de la documentation sur les beaux villages à visiter dans les environs
mais il me semble encore vert car lorsque mes questions sont trop pointues pour
lui, il n’hésite pas à interrompre sa collègue. Finalement, je fais le tour de
l’Office seul et je prends moi-même les dépliants qui me semble intéressants.
De retour à
l’extérieur, la pluie s’est intensifiée si bien que le parapluie me sera
indispensable pour poursuivre ma visite. Je cherche dans la voiture mais je ne
le trouve pas! Ben coudon! L’aurais-je oublié à Monpazier? Une chance, il y a
quelques années j’avais acheté chez Décathlon, un imperméable qui tient dans sa
poche. Un genre de K-Way! Il est encore neuf, je ne m’en suis jamais servi! Je
l’enfile et la sensation que j’ai une fois à l’intérieur me rappelle mon
enfance! Après avoir franchi le kilomètre me séparant du vieux village avec
Majoly, je stationne en bordure de la route et je commence mon excursion à
pied.
Je n’ai pas
fait 100 mètres que je croise un gars du coin avec qui je discute plusieurs
minutes (françaises, les…!). Le type (quel nono je suis, j’ai même pas pensé à
lui demander son prénom!) me raconte l’histoire du village qui a connu
plusieurs séismes au cours des siècles mais la dernière catastrophe date du 24
novembre 1926 où après des jours de pluie un glissement de terrain emporte la
grosse majorité du village. C’est pour cette raison que le village a été
reconstruit un kilomètre plus loin de l’autre côté de la Vésubie. Je comprends
maintenant pourquoi j’avais trouvé ce village moderne la veille.
Pendant que
nous discutions, il a plu tout le temps mais nous étions bien à l’abri d’un mur
sous un balcon. La foudre est tombée à plusieurs reprises pas très loin de là
car nos visages s’éclairaient (le sien en tout cas, car je n’ai pas vu le
mien!) et on entendait le tonnerre en même temps. Les escaliers où nous étions
se sont même transformés en une vraie cascade! Puis lorsque nous nous sommes
séparés, la pluie avait cessé et j’ai poursuivis mon exploration des restes du
village toujours partiellement habité, la majorité des villageois ayant déserté
le vieux pour le nouveau. Seuls quelques irréductibles y vivent encore!
Au cours de
ma visite, je suis attiré à un moment par un concert de casseroles! Quoi? L’imbécile
de Jean Charest sévit aussi ici? Puis m’approchant de cette fanfare, je m’aperçois
qu’il ne s’agit pas de gens tapant sur des casseroles (OUF! Les chanceux, ils n’ont
pas de Jean Charest!), mais d’un troupeau de chèvres qui se promène là où il y
a presque un siècle se trouvaient les habitations de chaque côtés de la rue, qui de nos jours est envahie par la végétation, ce qui fait le régal du troupeau qui
passe près de moi en me regardant et en se demandant : « Mais qu’est-ce
qu’il fout là, lui, au beau milieu de notre repas! ». C’était trop
drôle comme situation que je n’ai pu m’empêcher de filmer! Je te montrerai ça
un de ces jours!
Après cette
intermède musical, je continue ma visite en allant voir le bas du village, de l’autre
côté de la route où se trouve Majoly. Puis je traverse un pont menant à une
autre vieille église avec une horloge géante qui fonctionne encore à ma grande
surprise lorsque les cloches sonnent l’heure, me faisant sursauter! Ayoye! Le
temps passe vite en bébitte! Il faut maintenant que je pense à souper!
Je retourne
au nouveau village et au même resto où j’ai si bien mangé la veille. Même s’il
a plu plus tôt, il y a encore plus de tables sur la terrasse que la veille et
ce pour une bonne raison : La Guinguette du mercredi sur la Place! J’étais
en train de lire mon roman, toujours aussi passionnant, quand tout à coup j’entends
un air d’accordéon et une chanteuse interprétant « La mer » de
Charles Trénet! Je pose mon livre quelques secondes et là je constate que
maudit que c’est le fun d’être en vacances! Dire que j’en suis à mes
derniers jours! Pourquoi faut-il absolument que toutes bonnes choses aient une fin?
Quoi? Oui, je sais, je répète la même chose à chaque année! Est-ce que c’est de
ma faute si à chaque année les vacances doivent se terminer?
Le chemin du
retour vers Carros se fera beaucoup plus rapidement car je n’y ai croisé aucun
$%/&# de touriste roulant à 30 km/h.
Je me demande si au Québec les policiers nous laisseraient dormir dans la voiture? C'est une pratique moins courante! Ils auraient fait plus de chi-chi à mon avis.
RépondreEffacerLes trains ne sont pas à grande vitesse par là-bas faut croire... lol
La Guinguette du mercredi... Wow, c'est effectivement ces moments imprévus là qu'il fait bon d'être en vacances! Tout à fait d'accord mon frère!
À lire tout ce qui se dit sur les policiers ces temps-ci, ils semblent assez cons pour trouver un prétexte à donner des contraventions pour des riens!
EffacerPas les trains sur la route en tout cas!
Bon la guinguette c'est bien beau mais j'ai pas été danser! Faut quand même pas pousser ma soeur!