Une carte postale d’Aspremont.
Une
descente! Ce matin, je finis tout juste de m’habiller après ma douche sur le
stationnement de Carros-Village qu’une voiture de la Police Municipale et une
autre de la Gendarmerie Nationale s’immobilisent à mes côtés! Bon, ça m’était
arrivé l’année dernière sur une aire de repos du côté de Brignole que des
gendarmes me demandent mes papiers alors que j’étais en train de remballer mes
affaires le matin après avoir dormi dans un coin isolé et à l’ombre. Dans l’énervement,
je ne trouvais pas les papiers mais pendant que je les cherchais, un des
gendarmes discutait avec moi et reconnaissant mon accent et surtout les 2
drapeaux du Québec de chaque côté de la voiture et sur la plaque d’immatriculation,
commence à me dire qu’il a travaillé au Québec il y a quelques années. Tout en
discutant, je continuais à chercher cette foutu Carte Grise dans tout les
compartiments de la voiture mais je ne la trouve toujours pas et le gendarme me
dit que ça va aller mais que je devrais éviter de me placer dans un endroit
isolé car il y a des voleurs qui dévalisent les touristes sur les autoroutes!
Ah ben coudon!
Je disais
donc que ce matin, quoique surpris d’être cerné par deux voitures des forces
constabulaires, je sais où sont les papiers. Quand les policiers et les
gendarmes descendent de leurs véhicules, plutôt que de venir vers moi, ils vont
se rencontrer, se serrent la main et discutent ensemble! Ah ben, ce n’est pas
pour moi qu’ils sont là! Moi qui pensais que je faisais l’objet d’une descente!
Tant pis, je n’aurai rien d’extraordinaire à te raconter!
Je quitte donc
le stationnement en laissant derrière moi les autorités discuter entre elles mais
tout ça m’a donné envie d’écouter « Bonjour la Police » de RBO. Je commence
ma routine quotidienne : café, Internet, sandwich, salade et après tout
ça, je prends la direction d’Aspremont qui m’a plu instantanément la veille
quand je l’ai aperçu. Je programme le GPS et je me laisse guider par Majoly.
Mais je ne sais pas ce qu’elle a depuis quelques temps, elle me donne parfois de
drôle d’indications. Là je ne me méfie pas et je tourne à droite pour prendre
la route qu’elle m’indique même s’il n’y a pas de panneau indiquant ma
destination. Sauf qu’au bout de 500 mètres j’arrive à une barrière, qui est
levée mais un panneau à côté stipule que l’accès est interdit à tous véhicules
et qu’une amende de 900 euros sera remise à tout contrevenant. Ben là Majoly,
qu’est-ce qu’il t’a pris de me conduire ici? Je fais demi-tour pour revenir sur
mes pas mais Majoly ne l’entends pas ainsi et la voilà qui me saoule à coup de « Si
possible, faites demi-tour! ». Je lui demande si c’est elle qui va payer
les 900 euros d’amende si on se fait prendre mais elle fait la sourde oreille!
Revenu sur
la route nationale, elle me donne un autre itinéraire, un peu plus long de
quelques kilomètres mais tout à fait légal celui-là! Ainsi on passe par
Castagniers où je fais une pause pour avaler mon lunch acheté plus tôt et
prendre quelques photos. D’ici on a une magnifique vue sur les Alpes et la
vallée du Var. Puis en levant la tête, derrière moi on peut voir Aspremont qui
se dresse là-haut. La pause terminée, je franchis les derniers kilomètres et j’arrive
par la route que j’avais emprunté la veille en sortant du village pour me
rendre vers Carros mais j’étais revenu sur mes pas car Majoly m’envoyait des « Faites
demi-tour! » à tour de bras! Avoir su, je ne l’aurais pas écouté car c’est
beaucoup plus rapide par ici!
Pour éviter
que le soleil lui tape sur la carrosserie, je place Majoly dans le au
rez-de-chaussée du stationnement étagé gratuit à l’entrée du village. Ben
dis-donc, ils doivent accueillir beaucoup de touristes ici! Par contre, je ne
vois aucune indication annonçant un quelconque Office de Tourisme. Pas grave,
je n’ai qu’à suivre le grand escalier qui semble mener vers le clocher qui se
dresse sur le piton rocheux où le vieux village est construit. Bon, ça c’était
le scénario idéal, monter jusqu’en haut (t’essayeras de monter en bas!) mais tu
me connais, c’est trop beau pour être vrai! Rendu au 2/3 de l’escalier, une
route le sépare du dernier tiers… (Bon là mon cerveau me rappelle le passage du
film « Marius » de Pagnol :
CÉSAR :...Tu
ne sais même pas doser un mandarin-citron-curaçao. Tu n'en fais pas deux
pareils !
MARIUS :
Comme les clients n'en boivent qu'un à la fois, ils ne peuvent pas comparer.
CÉSAR :
Ah ! Tu crois ça ! Tiens le père Cougourde, un homme admirable qui buvait douze
mandarins par jour, sais-tu pourquoi il ne vient plus ? Il me l'a dit. Parce
que tes mélanges fantaisistes risquaient de lui gâter la bouche.
MARIUS :
Lui gâter la bouche ! Un vieux pochard qui a le bec en zinc.
CÉSAR :
C'est ça ! Insulte la clientèle au lieu de te perfectionner dans ton métier !
Eh bien, pour la dixième fois, je vais te l'expliquer, le picon-citron-curaçao.
Approche-toi !
(Marius
s'avance et va suivre de près l'opération. César prend un grand verre, une
carafe et trois bouteilles. Tout en parlant, il compose le breuvage.)
CÉSAR :
Tu mets d'abord un tiers de curaçao. Fais attention : un tout petit tiers. Bon.
Maintenant, un tiers de citron. Un peu plus gros. Bon. Ensuite, un BON tiers de
Picon. Regarde la couleur. Regarde comme c'est joli. Et à la fin, un GRAND
tiers d'eau. Voilà.
MARIUS :
Et ça fait quatre tiers!
CÉSAR :
Exactement. J'espère que cette fois, tu as compris.
MARIUS :
Dans un verre, il n'y a que trois tiers.
CÉSAR :
Mais, imbécile, ça dépend de la grosseur des tiers !
MARIUS :
Eh non, ça ne dépend pas. Même dans un arrosoir, on ne peut mettre que trois
tiers.
CÉSAR
(triomphal) : Alors, explique-moi comment j'en ai mis quatre dans ce
verre.
MARIUS :
Ça, c'est de l'arithmétique.
CÉSAR :
Oui, quand on ne sait plus quoi dire, on cherche à détourner la conversation.)
Bon où en
étais-je? Ah oui, la route qui sépare l’escalier au 2/3! Ben tu auras deviné
que plutôt que de continuer à grimper l’escalier, je bifurque à gauche et je
contourne le village pour le découvrir autrement! Dès que je vois une ruelle s’engouffrant
dans le village, je la suis car finalement de la route, ce n’est pas terrible.
Mais dans les petites rues médiévales c’est différent! Ici pas de place pour
les voitures et ça fait de plus belles photos. Sauf quand une moto ou un
scooter est placé en plein dans le cadre! Grrr! Finalement, je fais tout le
tour du village et qu’y vois-je au bout? Ben non, pas l’Office de tourisme, l’église!
Bon j’ai
tourné en rond mais sans avoir à le regretter car les rues sont superbes. Il ne
me reste plus qu’à continuer à monter pour atteindre le sommet du piton où se
trouvait jadis, naguère, autrefois, eh ben, eh ben, un château! (OUPS! Un
relent de RBO imitant René Lecavalier!)
WOW! De
belles maisons et le lavoir encadrent la Place du Château. Un escalier à côté
du lavoir nous conduit là où trônait le château. Une indication mentionne que l’accès
à cet endroit est strictement réservé aux élèves de l’école en période
scolaire. Ben là on n’est pas en période scolaire, faque… j’y monte! Re-WOW! D’ici
on a une vue extraordinaire sur 360 degrés. On peut y voir d’un côté les
montagnes et de l’autre, la mer, qu’on voit danser le long des golfes clairs…
Je filme
afin de t’en faire profiter un de ces jours, puis je profite de l’ombre d’un
platane pour m’asseoir et lire ce qu’ils disent de ce village dans la brochure
des « villages perchés » que je traîne dans mon sac à dos depuis
quelques temps déjà mais que je n’ai toujours pas consulté!
Après
quelques minutes (françaises, les minutes!) de repos bien mérité à l’ombre et
au vent j’amorce ma descente. Dans la brochure, j’y ai lu qu’il y avait un
autre village perché pas très loin d’ici, dans les hauteurs de Nice :
Falicon. C’est ma prochaine destination! Sauf que je ne suis pas encore rendu
en bas du village! Je ne peux m’empêcher de m’accrocher dans les fleurs du
tapis et crois-moi, il y en a des fleurs… et des tapis! Quand je suis rendu au
2/3 de l’escalier… (Bon là mon cerveau… Euh non, je te l’ai déjà dit! Oups!
Désolé! J’ai pas de mémoire!)
Je n’ai jamais voulu croire à ces histoires disant que les chats
avaient 7 vies mais là je dois me rendre à l’évidence, c’est bien elle!
Pareille comme dans le temps, aussi affectueuse et quand j’ose lui dire « Minoune »,
elle me regarde et se frotte de plus belle! Juste à côté de l’escalier, il y a
une maison où une dame sort quand elle entend deux autres chats qui se disputent
à grands coups de Miaou. Je lui demande si « Minoune » est à elle et
elle me répond que ces deux idiots de chats qui se bagarrent sont les siens
mais pas Minoune qui est un chat abandonné. Ben voyons! Après un bon moment d’échange
de câlins dans les escaliers, Minoune va se rouler dans la terre près des
fleurs et elle finit par me quitter. Je la regarde s’éloigner en me demandant
si je n’ai pas rêvé tout ça! Je me pince même pour voir et AÏE, ben non, je ne
dors pas! J’ai même les images que j’ai filmées!
Aspremont c'est ici.
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